Logements collectifs Casablanca

Construction d’un immeuble composé d’un rez-de-chaussée commercial, de deux logements, et d’une terrasse commune dans la périphérie de Casablanca.

La parcelle est située dans une banlieue de Casablanca en pleine expansion, à proximité de l’aéroport. Comme dans la plupart des quartiers périphériques des villes du Maroc, le tissu urbain est caractérisé par la répétition à grande échelle d’un même bloc avec très peu de variations et un manque aigu d’espaces verts. Cette carence en espaces collectifs arborisés affecte non seulement la vie sociale du quartier mais est également un problème du point de vue des îlots de chaleur, particulièrement en période de canicule dont la fréquence augmente avec le changement climatique.

Au-dessus du rez-de-chaussée commercial, les appartements, qui occupent chacun l’entier d’un étage, s’articulent autour d’un espace central sur lequel s’ouvrent toutes les pièces. Leur typologie est une réinterprétation de la typologie des maisons traditionnelles qui s’organise autour d’un patio central. Cet espace distribue chacune des pièces et constitue ainsi le cœur de la maison.

Cette typologie est également une réponse à la profondeur de la parcelle située à l’angle de deux rues avec deux façades mitoyennes. L’espace central prend la lumière en second jour à travers la cuisine et le séjour ainsi que les parties vitrées au-dessus des portes des trois chambres.

Comme dans les maisons traditionnelles, la terrasse a un rôle important en tant qu’espace commun aux deux appartements. Elle leurs offre à la fois une extension sur l’extérieur et en même temps une certaine intimité par rapport à l’espace de la rue.

Comme les appartements, la terrasse s’organise autour d’un espace central minéral qui prolonge celui des étages inférieurs avec deux extensions qui correspondent à la cuisine et aux salons. Contrairement à ces deux espaces, ces deux extensions en terrasse tournent le dos à la rue et sont orientés vers l’espace central. Les façades de la cuisine et du salon se prolongent ainsi au niveau de la toiture par des gradins orientés vers l’espace central. Entre ces espaces minéraux des jardins potagers seront à la disposition des habitants pour y faire pousser des légumes et des fruits.

La terrasse offre ainsi à la fois un espace extérieur commun qui favorise les interactions entre les habitants, mais aussi un poumon vert à l’échelle de l’immeuble. Elle tente ainsi d’apporter une réponse au manque d’espaces verts dont souffre ce quartier à l’image des autres banlieues des villes du Maroc.

Les façades seront en briques de terre crue qui ont pour avantage d’être produites localement et d’être le fruit d’un savoir-faire ancestral qui mérite d’être remis au goût du jour. En effet, la terre crue a été supplantée par des matériaux importés tels que le béton, l’acier ou la brique de terre cuite qui ont, à l’inverse de la terre crue, une emprunte carbone plus importante et ne sont pas adaptés au climat local.